Ce mardi 13 décembre, le Port de l’Ouest de Saint Laurent du Maroni fêtait ses 20 ans d’exploitation en grandes pompes. A été inaugurée l’œuvre commune aux deux artistes Edson Ferreira de Moraes et Firmin Sanou, « Le Voyageur enchaîné ».
Cet anniversaire coïncidait avec la venue de Jean-François Carenco sur le territoire guyanais. De nombreuses personnalités étaient présentes autour du ministre délégué aux Outre-mers. Une réunion autour des problématiques spécifiques à l’Ouest Guyanais s’est tenue en mairie.
Il faut dire que l’Ouest est depuis quelque temps très prisé par les cortèges ministériels. Après le Garde des Sceaux fin septembre, ce seront la Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, et la Présidente de l’Assemblée Nationale, Yaël Braun-Pivet qui y seront présents vendredi.
« Le voyageur enchaîné ». Photo : Claire Gagnaire
L’inauguration de la statue fut l’occasion pour Sophie Charles, maire de la commune et présidente de la Communauté des Communes de l’Ouest Guyanais (CCOG) de rappeler l’histoire du Port de l’Ouest qui remonte aux années 60.
« L’objet principal était l’exportation de bois d’angélique pour la réalisation du phare du port de La Rochelle », souligne-t-elle.
Cette époque semble bien lointaine. La gestion du Port avait toujours été du fait de l’Etat. En 2002, la question de la reprise en main de cette gestion a été posée au Conseil Général, puis Régional, pour être acceptée par la seule CCOG.
« Il nous fallait reprendre cet outil de développement »
La volonté était politique et le 23 décembre 2002, une Société d’Économie Mixte (SEM) a été créée. Elle associait désormais capitaux privés et capitaux publics autour de l’activité d’intérêt général du Port de l’Ouest.
Précurseuse sur cette affaire, la CCOG entend bien poursuivre le développement économique de son territoire et des infrastructures nécessaires.
Les chiffres soulèvent le potentiel encore méconnu du Port de l’Ouest : en 20 ans, 1 million de passagers et 500 000 tonnes de marchandises ventilées y ont transité.
En 2022, on compte un porte-conteneur par mois, 70 000 passagers par an, deux bacs pour les liaisons avec le Suriname dont le dernier, La Malani, attend l’aménagement côté surinamien pour entrer en fonction.
De gauche à droite : le député de la 2e circonscription Davy Rimane, Jules Deie, maire de Papaïchton, Sophie Charles, maire de Saint-Laurent et présidente de la CCOG, le ministre délégué aux Outre-mers et le préfet de Guyane. Photo : Claire Gagnaire.
Quand les prévisions annoncent 540 000 habitants en Guyane d’ici à 2040, dont les deux-tiers seront dans l’Ouest Guyanais, l’édile de Saint Laurent rappelle que sa commune sera la 1ère en termes de population en Guyane, voire dans les Outremers : « la place du Port de l’Ouest dans ce contexte démographique est d’être l’outil indispensable de développement du territoire ».
Ce que confirme le Président de la CTG, Gabriel Serville en constatant sa présence accrue dans l’Ouest depuis sa prise de fonction, l’attractivité grandissante de Saint Laurent du Maroni et le potentiel extraordinaire du Bassin de l’Ouest.
La croissance économique est au cœur des préoccupations des élus de l’Ouest depuis 20 ans et peut être accentuée par ce rôle-moteur du Port de l’Ouest.
« Il faut une stratégie pour relever ces ambitions », déclare Sophie Charles.
Par un schéma prévisionnel de développement portuaire, il s’avère que les chiffres annoncent un trafic de 150 000 tonnes de marchandises à l’horizon 2030, 4 porte-conteneurs par mois, 50 passagers par jours en transit.
Les investissements pour tendre vers ces résultats sont estimés à 25 millions d’euros. Ils serviront au dragage du chenal, aux travaux de renforcement de la plate-forme et du quai, l’acquisition d’engins de levage.
